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3 avril 2006

"L'Etranger", d'Albert Camus.

l_etrangerRésumé

Meursault va enterrer sa mère : il regarde, il écoute, il fume, passivement. Il ne participe pas ; il répond ; et c'est tout. Le lendemain, il rencontre Marie, se baigne avec elle, couche avec elle, sans rien vouloir, simplement parce qu'elle est là, et qu'il répond à ce qui l'interroge ou se présente. De même pour Raymond, son voisin, qui lui demande son amitié, et qu'il aide, comme on répond à qui vous parle avec insistance, sans rien penser de particulier. Et la vie coule, poussant les jours, le travail, le soleil, la mer, toutes choses que Meursault constate avec une conscience vide et lucide, toutes choses qui se reflètent sur lui mais auxquelles il ne se donne pas.
Raymond l'invite à pique-niquer avec Marie et un couple ami sur une plage. Tandis que les trois hommes se promènent, ils sont accostés par des Arabes qui ont un compte à régler avec Raymond. Bagarre. Meursault regarde. Plus tard, retourné seul vers la source qui coule à une extrémité de la plage, Meursault y rencontre l'un des Arabes. Cet homme ne lui est rien, et il n'a pas de haine, à peine le souvenir de ce qui s'est passé. Mais l'Arabe sort un couteau, la lame brille au soleil, et Meursault, qui par hasard a encore sur lui le revolver de Raymond, tire, tire encore, aveuglé par la lumière, la sueur, l'air brûlant...

Critique:

...L'Etranger tendait à son époque le miroir de sa condition, dont la guerre venait de lui révéler l'absurdité. Personnage décalé vis-à-vis du monde, des autres et de soi-même, personnage sans espoir et sans résignation, Meursault incarnait pour la première fois l'homme absurde (ou plutôt la nudité de l'homme devant l'absurde), et il avait d'autant plus de pouvoir qu'il surgissait d'une création romanesque vivante en soi, et forte d'une évidence échappant à la thèse dont elle dérive.
En effet, bien qu'étant le produit d'une pensée, Meursault est avant tout une présence, et née du seul art du romancier. Cette présence nous montre l'absurdité du monde, elle ne la démontre pas ; elle la fonde et c'est à nous d'en déduire la notion. D'où l'extrême puissance de ce livre, qui agit comme un révélateur, et dont le style colle étroitement à son objet. Courtes et neutres, les phrases sont là pour nous suggérer que l'homme absurde ne peut que décrire, que vivre au niveau de l'existence pure, que recommencer à chaque instant, sans durée, sans "liaison". Et la réussite de ce style est totale, qui nous donne à la fois l'éclat de l'instant et sa leçon...

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